Mon petit loup blanc,
Quel hommage difficile à écrire… Parce que j’étais loin de toi quand tu es parti, parce que j’avais la tête dans les galères, je ne sais pas par où commencer.
Ton nom est celui du plus ancien chaman et Général du clan Frostwolf, Drek’Thar. Tu le portais très blanc, tu étais blanc comme neige, et tu y voyais aussi peu que le chaman, aveugle de naissance.
La vie à la maison avec toi a toujours été très animée. Dès ton arrivée, tu jouais déjà au petit chef, à refuser de te soumettre, à vouloir retourner Orgrim. Faut dire que tu es arrivé dans un contexte difficile, Kirin Thor était en train de mourir, Orgrim découvrait tout nouvellement les relations sociales. J’ai mis du temps à t’intégrer.
Tu es très vite devenu le dominant de la troupe, toujours brutal. Jusqu’au jour où tu as ouvert Keltset sur le dos, et où j’ai pris la décision de te faire castrer. Par la suite, tu es resté le dominant, mais mieux dans tes pattes, tu étais concis et tout le monde filait droit avec toi. Tu as maintenu l’harmonie dans le groupe pendant très longtemps.
Avec l’humain, tu n’en faisais qu’à ta tête, mais tu étais un adorable petit léchouilleur de nez. Vif et curieux, tu courrais partout pendant les sorties, toujours à la quête d’une nouvelle bêtise. Débrouillard, tu savais escalader et sauter pour mieux accéder aux endroits interdits. Tu avais le poil d’une douceur incroyable, j’aimais te frotter contre ma joue, à la suite de quoi tu prenais mon nez entre tes pattes pour le léchouiller.
Ta santé a toujours été fragile. Chronique respiratoire, tu retombais malade à chaque changement de saison. Les radios ont révélé une masse vers/sur le coeur.
Le jour où je t’ai vu perdre ton statut de chef, mon coeur s’est serré. Tu avais ça dans le sang, je savais très bien que si tu abandonnais cette place, c’est que quelque chose clochait. Tu t’es effacé, tu es devenu « un petit papi ». Dieu que c’était dur de te voir si calme, toi qui a toujours été une petite boule de nerfs. Tu passais ton temps avec Keltset, celui que tu as tant refusé à son arrivée !
Le 31 janvier, je t’emmène chez Tata Lilou, qui devait te garder pendant mes deux semaines de vacances. Mais tu es bizarre, tu respires vite, tu as les extremités très pâles, les pattes qui tremblent. Nous t’emmenons dans une clinique d’urgence. Ils te mettent sous oxygène… Je reviens te dire au revoir le lendemain midi, avant de partir en vacances. Tu es toujours dans le caisson, faible, instable. Les radios montrent que ta masse est toujours là, elle te comprime le coeur. A ma demande, Tata Lilou viendra te chercher lundi soir, parce que je ne voulais pas que tu passes plus de temps loin de tes copains, loin des humains qui t’aiment.
L’oxygène te maintenait en vie, mais quelle vie pour toi ? J’ai demandé à ta Tata d’insister auprès de la clinique pour que tu puisses sortir. Ils ont accepté, ont prescrit un traitement. Mais tu t’es envolé dans la nuit de lundi à mardi…
Pardonne-moi d’avoir été à des centaines de kilomètres de toi mon petit loup blanc, de t’avoir fait subir mes galères pendant ces 2 derniers mois, tu es parti loin de chez toi, loin de ton humaine. Tu es mon premier rat à partir alors que je n’étais pas là, c’est dur de l’accepter, mais je sais que Tata Lilou t’a apporté autant d’amour et de soutien que ce que j’aurai pu faire.
Et grâce à elle, tu reposes maintenant en paix près d’un potager, j’espère que tu donneras naissance à un très joli légume.
Bye bye mon petit guerrier <3
Punaise j’en pleurs. Il aura été plus qu’heureux chez toi. J’ai pris soin de lui comme tu l’aurais fait. J’aurais voulu que ça se passe autrement, qu’il parte avec toi… Courage et adieu petit mouton d’amour.