Allez, je cherche un peu de courage au fond de moi pour te rendre un dernier hommage, mon tout petit.
A ton arrivée chez moi, tu étais tellement petit par rapport à Pimousse et Bambou que je t’ai surnommé « petite crevette ». Ce surnom t’aura suivi tout au long de ta vie 🙂
Avant de t’adopter, j’avais très peur, tu étais ma première intégration, mon premier raton après Bambou et Pimousse, qui avaient déjà un an. J’avais peur de ne pas t’aimer autant qu’eux, de ne jamais réussir à t’intégrer, qu’avec toi, ce ne « soit pas pareil ».
Mais comment ne pas t’aimer ?!
Tes oreilles étaient tellement grandes qu’elles te donnaient un air neuneu en permanence, et ton marquage en forme de petit cœur brisé m’a fait complètement craquer.
J’ai cherché ton nom de longues journées et de longues soirées durant. Et puis, j’ai eu l’illumination. Gustin ! Petite blague du destin, j’ai choisi ton nom sans savoir que ton papa s’appelait Justin 🙂
Tu n’as jamais été ce qu’on pourrait qualifier de « rat parfait ».
Plutôt indépendant, tu aimais bien mon contact, mais seulement quand tu en avais décidé ainsi.
Tête de mule, tu voulais être calife à la place du calife, ce qui t’a valu quand même de jolies remises en place, même s’il n’y a jamais eu de bagarres violentes à la maison.
Adolescence un peu difficile, tu as eu une période où tu t’épilais les poils tellement tu stressais.
Aaahhh mais le plus beau moment de ta vie, mon ange, je crois que c’est lorsque tu as pu enfin accéder à la jolie Twiki. Y a pas à dire, t’étais un sacré chaud lapin ! Ou un coureur de jupons, comme on dit chez les humains.
Mon rat solide, tu n’as jamais été malade, jusqu’au jour où est apparue cette saleté de tumeur. Une boule sur le flanc. J’ai cru que ma vie s’écroulait lorsque je l’ai découverte.
Je t’ai fait opérer tout de suite, tu as mis du temps à t’en remettre, tu ne voulais plus manger, tu ne voulais pas prendre tes médicaments, et tête de mule que tu étais, tu t’attaquais à tes fils. On aura passé de sacrés nuits à se battre toi et moi.
J’ai cru que le pire était passé. Mais cette tumeur, elle est revenue, et elle t’a rongée petit à petit. Elle t’a pris tes pattes, elle t’a pris ta queue, elle t’a pris ton énergie, et elle a fini par te prendre ta vie.
Je t’ai vu dépérir en étant impuissante.
Le dernier jour. Je me lève, je te trouve en train de convulser. J’appelle le vétérinaire en pleurant, en suppliant qu’ils me prennent le plus rapidement possible pour abréger tes souffrances. Il est 8h, ils n’ont de place qu’à 11h. Je crois que ces trois heures ont été les plus longues de ma vie. J’ai cru que jamais elles ne passeraient.
Dans la salle d’attente, tu as eu une crise tellement forte que je te voyais mourir dans mes mains.
Et puis, le soulagement. La vétérinaire nous reçoit. Elle t’ausculte, mais moi, je sais que c’est fini, je veux juste qu’elle abrège tes souffrances.
Injection de l’anesthésiant, tu t’endors paisiblement dans mes bras, les yeux ouverts. Ta respiration est lente.
Injection des barbituriques, et la vie quitte tes yeux.
Repose en paix mon bébé crevette. Oublie tous ce que les gens malveillants ont pu dire sur toi, tes Merveilles sont un cadeau du ciel.
J’ai reçu beaucoup de doux messages pour ton départ, j’espère que tu les as reçus toi aussi de là où tu es.
Merci pour tout ce que tu m’as offert, je t’aime fort.