Le suspens est finalement levé : pas de bébés dans le ventre de Croquefrisette, elle était en chaleurs hier soir.
Aussi futile que cela puisse paraitre aux yeux de certains, c’est une nouvelle qui nous a réellement anéanties avec Kerma.
Cette portée, nous l’attendions depuis plus d’un an. C’était bien plus que la simple reproduction de nos rats respectifs, c’était LE mariage que nous attendions, ce pour quoi on met tout en place depuis un an : les suivis des deux familles, les statistiques de mortalité, les trajets, les noms de baptême…
Pour moi, c’était l’union de mes deux familles chéries, de mes deux raisons d’être.
Quand je lis sur les forums « tu vas trouver une autre solution », j’ai juste envie de pleurer. Je ne veux pas d’un plan de secours, je n’en ai jamais voulu. Je voulais CE mariage, pas pour avoir un bébé de Twi, pas pour avoir du mink porteur bleu russe, non. Pour avoir un bébé « un peu Gustin, un peu Twi ».
Parce que je n’ai pas (plus) la prétention de vouloir améliorer la santé du rat, parce que je n’ai pas envie de travailler un phénotype, parce que je voulais juste un bébé qui porterait en lui un peu de mes merveilleux, et parce que Kerma, c’est mon âme sœur ratouphile, et qu’une nana comme ça, on n’en croise pas à tous les coins de rue. Alors non, je ne veux pas trouver une autre fiancée pour Twi.
Du côté de Kerma, tout est encore en « friche » également. Elle a besoin de prendre le temps de réfléchir. J’aimerai vraiment que la lignée se poursuive avec Croquefrisette ou Mam’Pelote, mais nous sommes tellement déçues du déroulement des choses qu’il est difficile de se « re-motiver » et de se lancer dans une nouvelle saillie. Quoi qu’il en soit, je suivrais Kerma dans ses choix.
Cet échec est plus profond qu’une saillie qui n’a pas fonctionné. C’est le moment des questions existentielles : ai-je besoin d’une pause ? ne suis-je pas trop fatiguée de tout ça ?
Je m’investis beaucoup dans la communauté, j’y passe une sacré partie de mon temps libre. Ça m’a amusée, maintenant, ça me fatigue, ça m’énerve, ça me rend irritable. Y a des fois où je n’en dors pas, y a des fois où ça prend le pas sur des choses plus importantes dans ma vie.
Quant aux rats, malgré la passion qui me lie à eux, je me demande si je ne les aime pas trop fort. C’est beaucoup, beaucoup de bonheur au quotidien. Mais c’est aussi beaucoup de chagrin, de contraintes. Je vais mal dès qu’ils vont mal. Je m’inquiète dès que je les confie. Je vis surtout en fonction d’eux plus qu’eux en fonction de moi. Ils rythment ma vie à un point que ça en devient flippant…
Bref, beaucoup de questions qui se bousculent dans ma tête en ce moment. Une chose est sûre : j’ai hâte de rentrer pour les retrouver tous les trois, parce qu’ils me manquent terriblement.