… et un ange pleure.
Après s’être battu courageusement pendant presque deux semaines, la maladie a pris le dessus sur mon Merveilleux. En le sortant de sa séance d’aérosol, je vois qu’il a un flanc tout gonflé. Ca lui arrive parfois, mais de manière homogène, c’est du à l’ingestion d’air par la bouche, qui remplit l’abdomen. Un seul côté me paraît vraiment étrange. Je le prends sur moi, il s’agite assez violemment, peine à rester debout, il s’affale sur un côté.
C’est le signe de la fin, je me suis jurée de me battre tant qu’il en aurait le courage, mais de ne pas m’acharner sur lui. Mon seul souhait, c’est qu’il ne souffre pas et qu’il parte dignement.
J’appelle mon chéri pour le prévenir, j’appelle la clinique spé NAC pour une euthanasie d’urgence, et me voilà partie, Kirin posé dans mon cou sous mon manteau. Je le sens s’agiter, j’essaie de le rassurer, il finit par se tranquilliser. Heureusement, le trajet est court, j’arrive rapidement à la clinique, et ils me prennent immédiatement.
Les formalités à remplir me paraissent durer une éternité, je voudrais qu’on libère Kirin de son fardeau, mais il faut signer la décharge, prendre connaissance de la facture, signer le papier pour l’incinération… c’est long, c’est long, et mon Kirin qui est affalé sur la table de consultation.
On finit par passer en salle d’opération, la véto l’endort au gaz. J’avoue que je n’ai pas vraiment compris pourquoi elle ne passait pas directement par l’anesthésie fixe, mais bon, pourquoi pas, la seule chose qui m’importe, c’est que Kirin ne souffre pas. Il met quelques minutes à s’endormir, puis elle lui fait l’injection dans son coeur et constate le décès. Mon bébé ne souffre plus, maintenant.
Son départ me laisse un goût d’inachevé. Il n’avait même pas 20 mois, il s’est battu comme un guerrier, jusqu’au bout il aura tenté. Il a même mangé avec moi lorsque je suis rentrée du boulot.
Pendant deux semaines, on s’est battus quotidiennement. On avait fini par y croire, par se dire qu’on arriverait à le sauver. L’espoir était faible, mais il était là. Kirin avait la volonté de vivre.
On se relayait pour l’aider à manger, à boire, pour le câliner et lui montrer qu’on était là. Il a reçu tous les soins vétérinaires dont il avait besoin, on a investi dans les équipements nécessaires pour l’aider, notre vie était rythmée autour de Kirin.
Je ne regrette rien, j’ai suivi ce que Kirin me demandait. Il voulait tenter, on a tenté.
Avec lui, il emmène un bout de mon coeur qui ne se reconstruira jamais vraiment.
Kirin, c’était la douceur. Il avait le poil doux, il n’avait jamais un geste brusque, que ce soit avec l’humain ou avec ses copains.
Kirin, c’était la sociabilité. Il aimait être entouré de rats dans sa cage, et d’humains en sortie. Il ne supportait pas la solitude.
Kirin, c’était les câlins. Il venait sans cesse réclamer des gratouilles, de son copain Tweedle Dee, puis de son copain Orgrim Doomhammer, puis de sa maman et humains domestiques qui l’ont gardé.
Kirin, c’était la gourmandise. Il aurait damné père et mère pour une chips de banane, une noisette, une graine de courge.
Kirin, c’était la perfection physique. Qui aurait pu lui résister ? Ses poils noirs, sa couleur si unie, ses petites pattes même étaient noires. Et ce pli au niveau des oreilles…
Kirin, maintenant, c’est un grand vide laissé derrière lui et la fin de ma famille adorée qui s’est envolée avec lui.
Repose en paix mon Merveilleux, tu l’auras bien mérité.
Merci de tout ce que tu m’as apporté durant le temps que l’on a passé ensemble, merci de t’être battu comme tu l’as fait, d’avoir tenté de rester avec nous. Tu avais une sacré volonté de vivre, et ça, je ne l’oublierai jamais.
Adieu mon loulou <3