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Repeindre sa cage, méthode « pro »

Les cages du marché ont parfois des couleurs un peu farfelues, et on envisage très rapidement la possibilité de les repeindre afin de les accorder un peu mieux à notre intérieur…

Mais n’oublions pas que les rats vivent dedans en permanence, et qu’ils adorent ronger les barreaux. Il est important de choisir une peinture atoxique, qui ne les mettra pas en danger.

Accès rapide :


Les « COV »

Les COV, Composés Organiques Volatiles, sont des substances que l’on retrouve en grande quantité dans les peintures en phase solvant, et en faible quantité dans les peintures en phase aqueuse. Ils s’échappent lors du séchage de la peinture et restent en suspension dans l’air.

Ils ont un impact direct sur la santé et sur l’environnement, c’est pour cette raison que l’Europe a adopté des règlementations environnementales visant à réduire leur présence dans les différents produits (notamment les peintures, pour notre cas).

Vous trouverez sur le site Peinture Pro une liste des valeurs maximales de COV selon la catégorie du produit.

Au plus la teneur en COV est élevée, au plus la peinture dégagera des vapeurs dangereuses pour vos rats (et pour vous également). Veillez à choisir une peinture avec la teneur en COV la plus faible possible.

Au niveau des labels :

– Label NF : peinture sans métaux lourds (plomb, arsenic, mercure) et taux réduit de COV
– écolabel européen : peinture sans métaux lourds et forte réduction de COV.

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Le choix de la peinture

Les peintures traditionnelles – Toxiques

On lit souvent sur les forums « il faut choisir de la peinture sans plomb ». Soit. Mais la peinture avec plomb est interdite en France depuis de nombreuses années (premier décret en 1948). Donc, toutes les peintures que l’on trouve dans le commerce français sont sans plomb, ce qui n’en fait pas des peintures moins toxiques pour autant.

En effet, les peintures traditionnelles contiennent du méthanal (aussi appelé formol ou formaldéhyde), un composé organique classé comme toxique, corrosif, et cancérigène pour l’homme. Pas besoin de faire un dessin pour comprendre que ce genre de peinture est à bannir de nos habitudes, et encore plus de la cage de nos rats.

Leur taux de COV est bien souvent le taux maximal autorisé.

Les peintures alimentaires – Atoxiques, mais ne tiennent pas

Ok, les peintures sont toxiques, donc on fait comment ? On utilise une peinture alimentaire ?

Dans l’idée, c’est absolument ce qu’il nous faut, puisque comme leur nom l’indique, elles conviennent à un usage alimentaire, et sont donc absentes de toxicité en cas d’ingestion. Sauf que les peintures alimentaires ont une très mauvaise tenue et ne sont absolument pas faites pour résister à plusieurs lavages à l’eau ou à quelques coups de dents malheureux. Il faudra passer au moins 3 à 4 couches pour avoir un résultat opaque et songer à refaire les peintures régulièrement.

Les peintures dites naturelles – Respectueuses de l’environnement, mais gare aux abus !

Il existe quelques marques de peintures dites « naturelles », en phase aqueuse (donc avec un taux de COV relativement faible).

Elles sont classées comme non nocives et non irritantes. Elles ne sont pas destinées à un usage alimentaire, mais si on étudie la composition, il n’y a pas de produit qui puisse poser un gros souci en cas d’ingestion (ce qui ne les rend pas 100% atoxiques pour autant, mais avec un danger limité).

Les quelques marques que j’ai trouvées :

  • Little Greene
  • Natura : huiles de tournesol, de ricin et de chanvre, cellulose, caséïne, eau, carbonate de calcium, kaolin (mat), talc (mat), titane, résine de pin, lécithine de soja, agent de conservation homologué FDA et BgVV.
  • Biofa : Eau,  poudre  de  marbre,  silicate  d’aluminium, dioxyde de  titane, huile de  tournesol, ester de colophane,  talc,  huile  sulfonée,  ester  d’acide gras,  sel  de  bore,  montmorillonite,    oxyde d’argent-aluminium,  caséine  de  lait.
  • Biorox : Huile de soja, Craie, Blanc de titane, Gomme d’origine biologique, Eau

 

Attention, elles sont classées comme « naturelles », mais d’après le billet du blog Caseo, elles utilisent néanmoins des solvants pour extraire les acides utilisés, donc de là à dire qu’elles sont 100% naturelles…

Bref, ce qui nous intéresse, c’est surtout qu’elles soient dépourvues de toxicité, ce qui semble être le cas lorsque l’on étudie leurs composants.

Elles n’existent malheureusement pas en bombes, donc à moins d’investir dans un pistolet à peinture, vous serez obligés de peindre les barreaux avec un pinceau.

Renseignez-vous avant sur la « lessivabilité » de la peinture : dans certaines marques, mieux vaut opter pour une laque, qui sera lessivable avec des produits, plutôt que pour une peinture, nettoyable uniquement à l’eau sans aucun produit, qui risque de s’effriter ou de décolorer si elle est lessivée.

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Préparer la cage avant de la peindre

Dérouiller

Il est important d’ôter tous les points de rouille avant de repeindre la cage. Pour cela, rien de tel que du vinaigre blanc additionné de citron, ou bien du jus de citron avec du gros sel.

Le mieux est d’en verser une petite quantité sur le point de rouille et de laisser agir plusieurs heures avant de frotter avec une éponge. Si cela n’est pas possible, utilisez un vaporisateur rempli de vinaigre blanc pur et du jus d’un demi citron pour vaporiser les tâches de rouille, et frottez avec le côté « grattant » de l’éponge.

Sur la photo ci-dessous, la rouille a été nettoyée et poncée :

Poncer !

C’est sûrement la partie la moins drôle et pourtant, elle est essentielle pour garantir une bonne accroche de la nouvelle peinture. L’objectif n’est pas de retirer toute l’ancienne peinture, mais de retirer l’aspect « brillant » de la peinture pour que la nouvelle puisse accrocher facilement.

Pour poncer, il existe des dizaines de solutions, dont des solutions industrielles (le sablage, à faire réaliser par une entreprise), ou des solutions mécaniques (ponceuse mécanique). Pour ma part, j’ai opté pour du ponçage manuel pour des raisons économiques et méticuleuses : j’avais trop peur d’abîmer ma cage avec une ponceuse électrique.

Pour un ponçage manuel, il faut acheter de la paille de fer fine (dans un magasin de bricolage, au rayon rénovation des parquets généralement) :

 Photo tirée du site Carnets TSF

On en découpe un petit morceau (« patin »), on enfile des gants pour protéger ses mains et ses avants bras des projections, et surtout, on travaille soit en extérieur, soit dans une pièce correctement aérée avec une protection (un masque) pour les voies respiratoires. Bien évidemment, dans une pièce où il n’y a ni enfants ni animaux !

Il est important de passer la paille de fer à tous les endroits de la cage, même les petits recoins, afin de débarasser le brillant de la peinture et de créer une bonne adhérence. C’est long et fastidieux, mais c’est une étape obligatoire !! Plus vous la bâclerez, moins longtemps tiendra votre peinture…

Sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir le résultat avant ponçage (porte de gauche) et après ponçage (porte de droite) : l’aspect brillant de la peinture a été totalement retiré, même si la peinture est toujours présente, on sent en passant son doigt dessus qu’elle accroche.

Laver la cage

Pour favoriser l’accroche du primaire d’accrochage si vous en utilisez un ou de la peinture, il faut débarrasser la cage de toutes les saletés et graisses. Pour cela, rien de tel qu’un grand nettoyage au vinaigre blanc. Pulvérisez du vinaigre blanc à volonté sur les parties à peindre, frottez avec une éponge et rincez à grandes eaux. Laissez sécher à l’air libre à l’abri des poussières, intempéries, et autres joyeusetés qui réduiraient à néant votre lessivage.

Protéger la cage

L’anti-rouille est hautement toxique et n’est pas obligatoire dans le cas d’une cage qui restera à l’intérieur. Veillez néanmoins à retirer correctement tous les points de rouille.

Pour ma part, la cage que je retape étant pas mal rouillée à certains endroits, j’ai choisi de poser une couche de primaire d’accrochage, qui est une sous-couche faisant office de couche d’adhérence et de couche anti-corrosion.

J’ai choisi pour cela le produit Allgrund de la marque Jansen, qui est en phase aqueuse et conforme à la norme EN71 partie 3, relative à la sécurité des jouets pour enfants (les jouets répondant à la norme EN71.3 sont exempts de phtalates et peuvent être « portés à la bouche régulièrement »), donc tout à fait utilisable pour des rongeurs (il ne pose pas de danger à l’ingestion), que je pose après avoir poncé la cage. Je l’applique sur toute la cage, afin de la protéger le plus longtemps possible de la rouille et de favoriser la tenue de la peinture.

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Peindre la cage

Les travaux de peinture se feront de préférence en extérieur. Si cela n’est pas possible, ils devront se faire dans une pièce aérée en permanence le temps que la peinture sèche.

Le plus simple est d’étaler une bâche protectrice au sol (vous n’êtes pas obligés d’acheter une bâche destinée à la peinture, de grands sacs poubelles, ou un vieux rideau de douche par exemple, feront l’affaire), et de poser les grilles à repeindre dessus, ou de poser les grilles verticalement en appui sur un mur (prenez soin de le protéger tout de même, ça limitera les mauvaises surprises !)

Evitez de prélever trop de peinture sur votre pinceau, afin d’éviter les grosses coulures. De toute façon, repeindre une cage demande beaucoup de temps et de patience, à vouloir aller trop vite, vous risquez de bâcler le travail et de devoir recommencer dans six mois.

Pour ma cage, j’ai opté pour la marque Biorox, en version  » Laque satinée « . Je l’ai achetée sur le site « Alternative Bio », qui a un magasin-entrepôt dans Paris, et qui livre à domicile sinon (attention, livraison par transporteur, donc coût élevé). Elle a une très bonne tenue couplée à un primaire d’accrochage, en revanche, contrairement à ce qui est indiquée sur le pot, elle ne résiste pas à l’eau ! Ce qui nous mène donc à la dernière étape…

Référez-vous au temps de séchage inscrit sur votre pot de peinture. Généralement, c’est sec au toucher en 2h et recouvrable d’une seconde couche en 24h. Mais le mieux étant de laisser sécher une bonne semaine, même si les peintures naturelles ne contiennent pas de solvants et ont donc une faible teneur en COV, on n’est jamais trop prudents avec nos loulous, non ? 🙂

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Protéger la peinture

Si, comme moi, vous avez malheureusement choisi une peinture qui ne résiste pas ou mal à l’eau, il vous reste encore une ultime étape pour protéger votre travail : la résine.

La résine est hautement toxique lorsqu’on la manipule, il est indispensable de se mettre dans une pièce aérée, et de se protéger avec des gants et un masque (bien sûr, pas dans la pièce des rats).

J’ai trouvé une résine qui est largement utilisée dans le milieu de l’aquariophilie, il s’agit de la résine type R123 de la marque Soloplast. C’est une résine qui est, comme toutes les autres, très toxique pendant la manipulation mais qui, après séchage et traitement au savon, est inoffensive (les passionnés d’aquarium s’en servent pour protéger leurs décors en polystyrène, qui sont plongés dans l’eau, et n’ont constaté aucun dégâts sur la faune et la flore de leurs aquariums).

La résine est composée de deux pots : un pot de résine, et un pot de durcisseur. Il est nécessaire de mélanger la résine avec le durcisseur avant application. Pour celle que j’ai choisie, il faut mélanger 100g de résine avec 45g de durcisseur.
Pour ma part, je mélange 10g de résine avec 4g de durcisseur dans une assiette plate en plastique, j’applique ma résine au pinceau ou au rouleau, et j’en prépare à nouveau si j’en ai besoin, car une fois le mélange fait, il faut l’appliquer dans l’heure qui suit.

Je pose deux couches de résine, à 48-72h d’intervalle. Une fois les deux couches posées, il faut attendre 3 semaines, et j’insiste bien sur ces trois semaines, pour que la résine sèche complètement (on appelle cela la polymérisation).

A l’issue de ces trois semaines, il faudra procéder à 3 lavages (oui oui 3 lavages !!) sur une semaine des morceaux de cage résinés : on passe le morceau sous l’eau tiède, on frotte avec une brosse à poil et du savon de Marseille ou du savon noir, on rince à l’eau tiède, on laisse sécher à l’air libre. Et on recommence deux jours plus tard.
Cette série de lavages/séchages permet de faire remonter les derniers éléments toxiques à la surface et de les éliminer. C’est une procédure qui est appliquée pour les éléments plongés dans l’eau, mais je préfère l’appliquer moi-même sur ma cage, toujours dans l’optique du « au cas où ».

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Résumé des étapes et coût total (pour une Royale !)

  1. Dérouiller la cage : moins de 5€
    Vinaigre blanc et citron : ~1€,
    Eponges : ~1€
  2. Poncer la cage : environ 10€
    Paille de fer : 3,5€ le paquet, il en faut entre 2 et 3 pour poncer de fond en comble une Royale. Il vous en faudra tout au plus un paquet pour une cage « lambda » (il n’y a que les barreaux à poncer généralement)
    Gants de ménage : 1,30€
    N’oubliez pas le masque si vous travaillez en intérieur (et toujours dans une pièce aérée)
  3. Protéger la cage : environ 20€
    Primaire d’accrochage Allgrund de Jansen : 20€ les 0,75L
    Pinceau : ~1€
  4. Peindre la cage :  environ 20€
    Pot de peinture Biorox et teinte 0,75L : 20€
    Pinceau : ~1€
  5. Protéger la peinture : 45€
    Pot de résine Soloplast : 40€
    Rouleau : ~5€

Soit un total d’environ 55€ (eh oui, repeindre sa cage, ça a un coût !) sans la résine, et 95€ avec la résine. Je vous recommande de vous associer avec une autre personne qui souhaiterait repeindre sa cage de la même couleur que la votre, afin de partager le pot de primaire d’accrochage (si vous souhaitez en utiliser, mais je le recommande) et le pot de résine. A titre indicatif, j’ai utilisé environ 1/4 du pot de primaire d’accrochage, et environ 1/5è du pot de résine. Pour la peinture, j’ai utilisé environ les 3/4.

L’avancement de ma Royale :

Sources :

Peinture pour cage et volière, sur le forum Kakariki
Peindre sa cage, sur le forum Forum Rats

7 reflexions sur “Repeindre sa cage, méthode « pro »

  1. Petit_ange Auteur de l'article

    Je pense que oui, à condition de respecter les conditions d’application de la résine (pas comme moi !!!)
    Par contre, c’est moins joli, sauf si on aime l’aspect un peu brut/industriel

    D’ailleurs, je commence à me demander si ça n’est pas LE truc à faire pour conserver sa cage le plus longtemps possible et la protéger de la rouille. Mais il faudrait passer convenablement les 5 couches de résine, et entre nous, c’est vraiment la galère.

  2. Yanick

    Je me demandais si par hasard, pour faire plus simple, après avoir « dérouillé » la cage, on pouvait pas passer directement à la phase protection soit directement à la résine époxy?
    Etant extrêmement résistante, plastique dur et inoffensive après sèchement, elle serait parfait pour nos amis animaux

  3. Quere

    Bonjour,

    Merci pour cet article très intéressant. Je me permets une question, car un coin de ma cage a rouillé et je souhaiterais le protéger sans risque pour mes loulous. Est-ce que je peux uniquement utiliser le allgrund Jansen ou faut il forcément le recouvrir de peinture ?

    Je vous remercie

  4. Payet

    Bonjour,

    Je suis en train de nettoyer une savic d’occaz. Où avez-vous acheté le biorox ?
    Je le trouve nulle part :/

    Merci

  5. DELON

    Très intéressant. Une petite erreur c est la peinture avec plomb qui est interdite en France. Vous l expliquer bien mais vous êtes trompé en rajoutant « sans » au début de l article.

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