Ma petite Princesse, comme c’est dur d’écrire cet hommage… Je savais que tu étais condamné, mais je n’étais pas prête, ça ne devait pas arriver si vite, on aurait encore du passer du temps ensemble. Apprendre à se connaître…
Ta vie à la maison a été mouvementée. Tu es arrivé à 7 semaines, tout gentil, tout calme, tout mignon. Je me suis dit que tu serais le rat qui permettrait l’intégration de Keltset, parce que tu t’es intégré tout seul à Drek et Hellscream. Comme ça, hop ! Tu es rentré dans leur cage et c’était plié. Maaaaaaaa ! Qu’est-ce que j’étais loin du compte ! Lorsque j’ai fait le rapprochement des deux groupes, il s’est passé un truc dans ta tête ma Princesse, tu as pris Kelt en grippe, et alors là… Tu m’en as fait voir de toutes les couleurs ! Tu hurlais à longueur de temps, tu te posais en « vigie » sur l’étage en guettant Kelt, et dès qu’il bougeait, sirène d’alarme et pétage de plombs. On en a essayé des choses pour t’intégrer. On a fini par y arriver à force de persévérance (et de dénoyautages !).
Mais tu as gardé ton caractère. Souvent sur le qui-vive, pas très proche de l’homme, rat savonnette, tu faisais ta vie dans ton coin. T’emmerdais pas grand monde, et pas grand monde t’emmerdait. Je t’ai surnommé la Princesse au Petit Pois parce qu’un rien te faisait râler 🙂 Tu ne m’aimais pas trop je crois, mais ce n’est pas grave, j’avais de l’amour pour nous 2 🙂
Et puis, en décembre, je t’emmène chez la vétérinaire pour quelques tchoums. A la base, je n’y allais pas pour toi mais pour Oshu, mais comme tu éternuais un petit peu, je me suis dit « allez zioup, on l’emmène avec ». Je suis ressortie en pleurant, la radio montrait une masse sur les poumons qui finirait par te gêner à moyen ou long terme. On tente un traitement, puis un autre… Aucune amélioration de la masse, alors on finit par attendre…
Et puis en mars, tu vas mal. Tu respires difficilement, et surtout, surtout… Tu restes sur moi faire des câlins. Wifi faire des câlins ? Trop suspect pour être vrai. La radio révèle que tes poumons sont emplis de liquide. La vétérinaire m’explique bien que c’est très grave, qu’on va te mettre sous traitement mais qu’il y a peu de chance pour que tu t’en sortes.
Commence le bal des médicaments, matin et soir, écraser le quart de comprimé de Xeden, le quart de comprimé de Doxyval, mettre les 3 gouttes de diurétiques, remplir la petite cuillère de crème de soja… Pendant 6 semaines. 6 semaines à te donner ton traitement matin et soir, à organiser mon emploi du temps autour de toi.
Mercredi 23 au soir, je suis seule à la maison, je m’installe sur l’ordinateur, et j’entends « clac clac clac ». Je me tourne vers la cage, c’est toi qui respire ainsi, la bouche ouverte. Je panique, j’appelle Facebook à la rescousse (note pour plus tard : Facebook n’est d’aucune utilité en cas d’urgence), puis tu te calmes. Je ne sais pas si je dois t’imposer un trajet stressant chez le vétérinaire d’urgence ou attendre que cela passe. J’attends. Tu refais une crise, qui passe aussi.
Le lendemain matin, tu respires par le nez, mais en creusant très profondément les flancs. Je t’emmène chez la vétérinaire, je t’y dépose pour qu’elle t’ausculte plus tard, en ayant fait un peu de forcing auprès de l’infirmière, car il y avait déjà beaucoup d’attente. Et puis à 11h30, le coup de massue : la vétérinaire me dit que tu es trop mal en point, qu’il faut qu’on prenne une décision. Au fond de moi, je le savais déjà, mais je ne voulais pas l’admettre, je ne m’étais pas préparée pour ça. C’était encore trop tôt.
Je pars au milieu de ma réunion pour venir à tes côtés à la clinique. Dès que je suis arrivée, tu es venu sur moi, et tu n’as plus bougé. Tu es resté sur moi à me faire un câlin. Je crois que tu étais serein par rapport à ton départ, que tu savais qu’il était temps. On t’a anesthésié, te voir chercher ton air dans la petite boite était dur, plusieurs fois j’ai voulu crier en disant « stop, on arrête tout, je repars avec lui ». Puis tu t’es calmé, la vétérinaire t’a fait l’injection et tu t’es endormi petit à petit dans mes bras. Et moi, j’ai pleuré tout ce que je pouvais, lorsque je t’ai rendu à la vétérinaire, tu étais tout mouillé. On a vérifié que ton coeur ne battait plus, je t’ai embrassé une dernière fois, et encore une dernière fois, et encore une dernière fois… Je n’arrivais pas à partir, à quitter ton petit corps posé sur la table d’auscultation…
Repose en paix mon petit loup, veille sur moi de là-haut, parce que tu sais, je vis très mal ton départ. Ce matin, je passe l’aspirateur dans la cage et je m’effondre, parce qu’il n’y a plus de Wifi pour fuir l’aspirateur à toute vitesse. Je te cherche encore, je m’apprête toujours à te préparer tes médicaments, j’ai même pensé « mince, j’ai fini la crème de soja, il faut que j’en rachète pour Wifi ». Oui, mais il n’y a plus de Wifi…
Wait for It n’aura pas attendu.